Alice Giclat

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Miser sur la biodiversité pour prendre soin de la nature

Notre domaine familial, la Ferme de la Lizerne, à Dizy, est cultivé en bio depuis plus de 40 ans. Mon frère François et moi avons repris la ferme il y a quelques années, et nous poursuivons naturellement dans cette voie. Sur nos 60 hectares, on produit du blé, de l’herbe pour les vaches que nous élevons, du colza, du tournesol, de la caméline ou encore du chanvre, sans oublier évidemment les légumes. Nous vendons nos produits aussi bien dans notre self-service, que sur des marchés et au travers d’une offre de paniers bio. En plus du maraichage, on a aussi créé une compostière sur le domaine.

Nos amis les insectes

Lorsque l’on pratique l’agriculture biologique, c’est avant tout parce que l’on tient à préserver la nature. Les mesures que nous mettons en place pour favoriser la biodiversité au sein de notre domaine sont multiples. On peut par exemple citer l’utilisation des auxiliaires : ce sont des insectes qui nous aident en mangeant les pucerons et les acariens qui s’attaquent à nos légumes. Cette méthode nous permet ainsi d’éviter l’utilisation de produits chimiques.

L’une des autres mesures que nous prenons à la Lizerne pour augmenter la biodiversité est de laisser des zones non fauchées. Ces portions de pré laissées au naturel permettent aux plantes de réaliser l’entier de leur cycle, favorisant ainsi les insectes et les papillons.

Nous évitons aussi d’épandre du purin à certains endroits. Quant à nos vaches, elles se nourrissent exclusivement d’herbe, nous n’avons pas de culture de soja ni de maïs, des productions très gourmandes en machines et en produits.

Nos amis les animaux

Nous faisons également partie d’un réseau écologique, ce qui signifie que nous laissons des secteurs destinés aux animaux sauvages. Cela profite aussi bien aux grenouilles, qui peuvent passer à travers des zones marécageuses, qu’aux renards, aux cerfs ou aux chevreuils qui profitent des haies. On se coordonne au mieux avec les autres agriculteurs de la région pour que les animaux aient de vraies « autoroutes » pour circuler !

A la Lizerne, nous accueillons également des écoles. Chez nous, les enfants peuvent traire les chèvres, faire du fromage, s’occuper des vaches ou encore faire leur propre tisane dans notre jardin aromatique. Ils doivent participer et être actifs. Je pense que ce lien avec les enfants est primordial, cela les sensibilise au rôle essentiel de l’agriculture, tout en luttant contre certains clichés sur les paysans, qui sont encore bien ancrés dans les esprits.

 

Toutes plantes sont bonnes à prendre

Si je suis sensible à la biodiversité, c’est aussi tout simplement parce que j’aime observer le cycle des saisons et les processus naturels : dans mon potager, j’ai eu la chance de voir des chenilles de machaon se métamorphoser en de magnifiques papillons. C’était incroyablement beau. C’est génial de laisser les légumes monter en fleurs, de laisser aussi les plantes se décomposer, cela crée de la vie dans le sol. C’est important aussi de regarder comment se comportent les plantes : si elles se ressèment au même endroit, c’est qu’elles s’y sentent bien. De nombreux végétaux que l’on considère trop souvent comme de la mauvaise herbe peuvent être utiles : prenez l’ortie, on peut en faire des soupes et des tisanes. Par contre, il faut trouver un équilibre, pour qu’il n’y ait pas une seule plante qui prenne le dessus, car si une maladie s’y attaque, tout meurt.

Le bio comme mode de vie

Le message que je tiens à faire passer, aux enfants ou aux clients que je rencontre, c’est qu’il est important de manger tous les légumes, même s’ils ne sont pas parfaits. C’est aussi par ce biais que l’on soutient la biodiversité : faire pousser des légumes de la manière la plus naturelle possible induit forcément le risque d’une certaine irrégularité. Ils n’auront pas tous exactement la même forme ou la même couleur, mais ils seront tout aussi bons ! Le bio, ce n’est pas simplement manger sain pour soi, c’est agir pour toute la chaîne. Il faut penser de manière plus globale quand on consomme, se dire qu’en consommant bio, on soutient une façon de changer le monde.

La politique agricole comme déclencheur

Les paiements directs que verse la Confédération permettent de rétribuer les familles paysannes pour leurs prestations non marchandes. Pour obtenir des fonds publics, une exploitation doit satisfaire à des conditions connues sous le nom de prestations écologiques requises. Parmi ces prestations figure non seulement la pratique d’un assolement diversifié plutôt que de la monoculture, mais aussi la mise à disposition de 7% des terres pour promouvoir la biodiversité. Il peut s’agir de prairies extensives, de jachères florales, d’arbres haute-tige, de haies ou encore de tas de branches. À l’heure actuelle, la Suisse compte plus de 160 000 hectares de surfaces écologiques, soit trois fois la superficie du lac de Constance ou 16% de la surface agricole utile.

Faites votre tisane d’orties

Et si vous confectionniez votre tisane d’orties maison ? Tonique, diurétique, dépurative et anti-inflammatoire, cette plante regorge de bienfaits. En plus, c’est très facile.

Pour un litre de tisane : verser 1 litre d’eau bouillante sur 50 à 100g de feuilles d’orties fraîchement cueillies. Laisser infuser 20 minutes, puis filtrer. C’est prêt !

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