La Famille Vermeille

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Chez les Vermeille, le bien-être animal n’est pas un effet de mode ou un argument marketing : l’ensemble de leurs activités est pensée en fonction de ce critère.

Prétendre que la ferme d’Evrasse fait partie du paysage du Bémont apparaît comme un doux euphémisme. La bâtisse originelle y a en effet été construite en 1703.
Jérémy Vermeille, aujourd’hui âgé de 31 ans, a pris les commandes de cette exploitation familiale située dans les Franches-Montagnes, non loin de Saignelégier, en 2012, ce quelques années après le décès de son père survenu en 2008. Plusieurs mutations ont été opérées dès lors.
Un an plus tard, une reconversion bio a été initiée. En 2014, après la construction du premier poulailler d’une capacité de 2’000 poules, la vente directe a débuté par la commercialisation de leurs oeufs. En 2015, la décision a été prise de cesser la production laitière pour se tourner vers les vaches mères. Une deuxième structure identique au premier poulailler sera achevée en 2018.
Sur le plan privé, des changements majeurs sont également intervenus. Cindy, qui a épousé Jérémy en 2018, était arrivée à la ferme en 2016. À l’origine, elle travaillait dans le domaine des soins. Suite à un accident, elle n’a, hélas, plus été en mesure d’exercer sa profession. De façon anticipée, elle a rejoint Jérémy sur l’exploitation. Cindy a toujours beaucoup aimé les animaux. Elle s’est donc consacrée aux poules, après quoi elle a développé la vente directe. Le couple a deux enfants, Tim et Téo.

 

Rien à cacher

Leur credo est simple : faire preuve d’une totale transparence afin d’établir et de renforcer la confiance entre le monde rural et la société dans son ensemble. Le fait d’ouvrir leurs portes dans le cadre du programme des Visites d’étables représente le moyen pour eux de traduire en actes cette philosophie. «Rien ne vaut la communication directe ! Quand nos visiteurs apprennent que nous avons 4000 poules, ce chiffre leur fait un peu peur. Dès qu’ils découvrent nos installations, ils s’aperçoivent que les animaux sont parfaitement traités. Ils disposent de bien assez d’espace», explique Cindy.
Une fenêtre a d’ailleurs été aménagée sur la porte d’entrée du poulailler. Elle permet d’observer les habitantes des lieux sans avoir à pénétrer dans leur environnement, ce qui évite de leur transmettre d’éventuelles  maladies et également de respecter leur bien-être. De plus, une rampe d’accès à leur jardin d’hiver a été installée. Les visiteurs peuvent l’emprunter pour voir d’en haut la façon dont elles interagissent.

Traitements de faveur

Les gallinacées sont choyées chez les Vermeille. En raison des normes bio qui sont respectées, elles sortent chaque jour à l’air frais. Durant la belle saison, elles ont accès aux pâturages. Au total, elles disposent de pas moins de quatre espaces équipés notamment de volières, de nids ou encore de bains de sable. «Elles adorent s’y plonger pour faire leur toilette. Elles en mangent également, car le sable est bénéfique pour leur  digestion. On met aussi de la paille à gratter à leur disposition dans tout le poulailler. Et une fois par jour, elles reçoivent des graines entières à picorer», indique Jérémy.
Pour être complet, précisons que les vaches font l’objet d’attentions comparables. Elles sont sorties presque tous les jours, même en hiver. En ce qui les concerne, les exploitants du Bémont appliquent les directives des Contributions au bien-être des animaux (SST/SRPA). Celles-ci définissent un certain nombre de pratiques bénéfiques qui incluent une circulation libre dans l’étable ou des escapades fréquentes en extérieur. L’été, leurs
vaches paissent ainsi au coeur de vastes pâturages boisés.

Les bénéficies induits

Afin de renforcer les liens entre les clients et amis de l’exploitation et ses résidents, les agriculteurs jurassiens n’ont pas hésité à recourir aux réseaux sociaux. Ils ont lancé un concours sur leur page Facebook. Quand des veaux naissent, leurs fans sont appelés à soumettre des propositions de noms. Le gagnant et sa famille sont invités à la ferme pour faire la connaissance de leur protégé. «Ils peuvent prendre des photos avec lui et ils remportent un panier de nos produits. Ces opérations rencontrent un vif succès. Elles attirent surtout un nouveau public», ajoute Cindy.
Bénéfice additionnel, ces inconditionnels du monde animal découvrent ce faisant quels sont les produits du moment, ce qui en amène un certain nombre à faire leurs emplettes à la ferme. Sur place, ils trouvent les autres articles que commercialisent les Francs-Montagnards en vente directe, comme les saucisses de volaille, la viande, les farines ou les pâtes.

Un exemple à suivre

Comme le démontrent avec bonheur les Vermeille, le bien-être animal représente en réalité le point de départ d’un cercle vertueux. Sur ces bases, il est aisé de construire un véritable écosystème susceptible de s’enrichir de multiples manières. Les deux jeunes agriculteurs le prouvent : ils accueillent désormais les camping-cars. Deux à trois de ces véhicules sont abrités gratuitement pour la nuit, sous réserve qu’ils soient autonomes.
«Nous ne voulons pas en faire une activité à part entière. Il s’agit d’un moyen complémentaire d’inciter nos hôtes à découvrir notre ferme. Cette formule fonctionne très bien. Il faut dire que dans beaucoup de pays, de  telles visites d’exploitations ne sont pas autorisées», conclut Jérémy avant de reprendre ses tâches quotidiennes.

Portrait d’exploitation

Exploitants
Jérémy & Cindy
Vermeille

Localité
Le Bémont (JU)

Site internet
ferme-evrasse.ch

Surface
28 ha surface agricole

Branches d’activité
Vaches allaitantes, poules pondeuses, production de céréales (blé, épeautre, orge, engrain et amidonnier)

Animaux
41 bovins, 4 000 poules

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