Basile Monachon

Home > Hofgeschichte > Basile Monachon

Un vigneron qui s’investit pour Lavaux

A Rivaz, en Lavaux, la vigne et le vin ont une place de choix. C’est dans cette région d’exception, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, que sont basés certains des plus réputés des vignerons du pays. Exploité depuis près de trois siècles par la même famille, le domaine Monachon fait partie intégrante du paysage. Aux commandes depuis qu’il a repris la cave des mains de son père, en 2015, Basile Monachon construit sa jeune carrière sur un solide savoir-faire familial. D’ailleurs, son père Pierre met toujours la main à la pâte. Une aide bienvenue : « Avec ce partage, on confronte nos idées, note le trentenaire. C’est toujours enrichissant. » Des idées qui se transmettent de génération en génération, puisque Basile représente la septième génération de vignerons aux commandes de la cave familiale.

Avant de revenir à Rivaz et de reprendre le domaine, le jeune homme a sillonné le monde : son diplôme de l’école d’œnologie de Changins en poche, il est parti se former aux Etats-Unis, en Australie et en Argentine. C’est dans ce pays d’Amérique Latine qu’il a rencontré son épouse, elle-même sœur d’un œnologue. Depuis, le couple s’est marié et la famille s’est agrandie.

Le changement climatique change la donne

Le jeune père est aux premières loges pour constater que les changements climatiques de ces dernières années compliquent passablement la tâche des vignerons : « Depuis 2015, j’ai été confronté à plus d’épisodes de sécheresse et de pluies intenses que mon père n’en a connus durant toute sa carrière. Nous devons avoir tous les sens en alerte et être extrêmement attentifs aux signaux de la nature. On met en place une sorte d’instinct de survie. »

Des difficultés qui n’entament jamais son amour son métier : « Je suis aussi passionné qu’au premier jour. Il faut l’être lorsque l’on fait ce métier. Le vin est vraiment une école de patience : on apprend l’humilité lorsque l’on travaille avec la nature et les vignes. »

Du blanc, du rouge, mais aussi du rosé et du nature

Il n’y a pas que le climat qui change : les habitudes des consommateurs aussi ont significativement évolué depuis 2015. « Les exigences des clients ont augmenté, tout comme le rapport qualité-prix, note-t-il. Les consommateurs veulent plus de vins rouges, moins de vins blancs, tandis que le rosé a le vent en poupe, tout comme les vins nature. J’essaie de suivre la tendance : je propose maintenant mon premier vin sans sulfites, sans intrants et sans filtration, qui s’appelle « Saint-Saphorin nature ». Cette nouveauté a été très stimulante au niveau intellectuel lors de la vinification. » Basile Monachon a également intégré de nouvelles idées dans ses vignes, comme la plantation de certains arbres, favorisant ainsi la biodiversité.

S’il continue sur la même ligne pour vinifier ses blancs, il cherche à aller plus loin sur les rouges, en appliquant la méthode de la concentration. « Je fais des recherches perpétuelles pour améliorer encore mes vins. Je travaille aussi avec des jarres pour certains d’entre eux. Je me réjouis aussi de faire un essai avec un Plant Robert que je prépare depuis quelques années », s’enthousiasme Basile Monachon, dont les yeux s’illuminent d’une passion communicative.

S’investir pour son métier et son territoire

Basile Monachon ne fait pas que suivre les traces de son père dans le métier qu’il exerce, mais il marche aussi dans ses pas dans la vie publique. Si Pierre Monachon a été le syndic de Rivaz durant plusieurs années, son fils s’engage en tant que président des vignerons de Lavaux. « Si tu n’élèves pas la voix, il n’y aura personne pour te défendre. Je me sens redevable envers la région d’exception dans laquelle je vis et je travaille, ainsi qu’à mon métier. Par mon implication sociale, j’essaie d’apporter ma modeste pierre à l’édifice. » Il faut dire que ce coin de pays, Basile y est profondément attaché : « Je suis amoureux de Lavaux. »

Déguster un vin, mode d’emploi

L’opération peut intimider, mais déguster un vin n’est pas si complexe qu’il n’y paraît. Il suffit de faire marcher vos sens. Notre mode d’emploi en 3 étapes :

  1. Vue

Observez la robe du vin, soit sa couleur, en inclinant légèrement votre verre. Sa couleur est-elle pâle ou intense ? Est-il plutôt clair, ou plutôt foncé ? Ce blanc tire-t-il sur l’or ou l’ambre, et ce rouge, sur le rubis ou le violet ?

  1. Odorat

Sentez simplement votre vin sans le remuer : c’est ce qu’on appelle le premier nez, qui vous permettra de percevoir son intensité aromatique. Puis faites doucement tourner votre verre pour permettre aux arômes de se dégager. Le parfum est-il puissant ou léger ? Y reconnaissez-vous des odeurs familières ? Un soupçon de fruits rouges ? De confiture ? De sous-bois ? Ces arômes viennent aussi bien du cépage utilisé que de l’élevage du vin. Une odeur de grenier ou de moisi indique, elle, que le vin est bouchonné.

  1. Goût

Prenez une gorgée de vin et laissez-la imprégner vos papilles en la faisant voyager dans votre bouche. Avalez ou utilisez un crachoir, puis essayez d’analyser vos sensations. Reste-t-il une saveur douce ? Une acidité ? Une impression de chaleur ? Une nature tannique qui vous assèche légèrement le palais ? Les goûts subsistent-ils longtemps en bouche ?

Nul besoin d’être un expert : avec un peu d’entraînement, ces quelques détails vous permettront de reconnaître les grandes familles de vins. Et surtout de savoir quel vin vous plaît le plus. C’est tout ce qui compte, non ?

Les saisons du vin

Chez Basile Monachon comme chez tous les vignerons de Suisse, l’année est rythmée par les travaux saisonniers. En effet, c’est l’hiver que l’on prépare déjà la prochaine vendange, en taillant les ceps de vigne: cette opération, réalisée durant la période de froid, conditionne le futur potentiel de récolte. Au printemps, on travaille le sol, puis on ébourgeonne, pour éliminer les jeunes pousses, bourgeons et rameaux qui pourraient péjorer la productivité de la vigne. C’est aussi le moment où l’on commence à veiller pour éviter le développement de maladies telles que le mildiou ou l’oïdium. Une centaine de jours après la floraison, ce sera le temps des vendanges, période de stress et de travail intense qui couronne le travail de toute une année. Puis, avec l’automne, viendra la chute des feuilles. Bientôt, on pourra tailler et préparer le prochain millésime…

Autres informations intéressantes