
Des poules au grand air et à la pointe de la technologie
C’est en 2009 que nous avons construit ce nouveau bâtiment, plus grand et moderne que le poulailler détenu par mes parents. Cela a été rendu possible par le fait que j’ai conclu un contrat avec un acheteur.

Des vaches aux poules
Avant de me lancer dans la production avicole, j’avais fait un CFC puis un brevet d’agriculteur, et pratiquais l’élevage de vaches laitières dans le village voisin. J’avais encore des vaches jusqu’au début 2025, mais j’ai cessé cette activité pour me focaliser sur les poules et les grandes cultures.
Lorsqu’on commence avec un nouveau groupe de poules, elles arrivent âgée de 18 semaines et restent entre 14 et 15 mois. Au début, elles ne pondent pas encore. Cela commence après quelques semaines, puis elles atteignent rapidement leur pic de ponte.
Une organisation bien réfléchie
J’ai environ 15’000 poules qui pondent un œuf par jour. Ils sont emmenés sur un tapis roulant directement dans la salle de triage, où on inscrit à l’aide d’un tampon la date et le numéro du poulailler, puis on trie les œufs. Ceux qui sont trop petits, trop gros ou trop sales rejoindront la casserie. Les autres sont stockés dans une salle tempérée entre 15 et 18 degrés avant d’être livrés à un grand distributeur.
Enfin, ils se retrouvent dans les rayons d’un supermarché sous le label «élevage en plein air». Nous proposons aussi nos œufs en vente directe dans notre self-service.

Pourquoi certains œufs sont-ils blancs et d’autres bruns?
La couleur des œufs dépend des gènes de la poule. Le moyen de la deviner? Il suffit d’observer le lobe auriculaire de l’animal: s’il est blanc, elle pondra des œufs blancs, s’il est rouge les œufs seront bruns.
D’ailleurs, saviez-vous qu’il y a un Röstigraben en matière de consommation d’œufs? En Suisse romande, on préfère les œufs bruns, alors que les Alémaniques plébiscitent les œufs blancs. Qu’ils soient blancs ou bruns, un Suisse consomme en moyenne 198 œufs par année.

Bien-être animal en ligne de mire
Les poules vont dès 10 heures du matin dans le jardin d’hiver. J’y ai installé une partie en sable, où elles aiment se rouler et s’épousseter. Il y a aussi des jeux pour les occuper et des balles rondes de paille, sur lesquelles elles peuvent grimper et gratter. Dans ce jardin d’hiver comme dans le poulailler, elles ont accès à l’eau par un système de pipettes.
La partie extérieure leur est ouverte tous les jours, sauf par mauvais temps ou lorsque les mesures sanitaires exigent de garder les animaux à l’intérieur. On compte 2,5 m2 par poule: ici, elles disposent de 4 hectares. Elles ont accès à des places d’ombrage, que nous avons créées en plantant des arbres fruitiers tous les 20 mètres.
La sécurité avant tout
Lorsqu’on entre dans le poulailler, on doit s’équiper en mettant des surchaussures et des combinaisons, sans oublier de se désinfecter les mains. Des contrôles rigoureux sont régulièrement menés. Nous avons un vétérinaire d’exploitation, qui vient faire les vaccins. Et si une poule est blessée, on la place dans l’infirmerie.
Nous avions des poules brunes, mais en accord avec notre acheteur, nous avons depuis peu opté pour des poules blanches, qui sont plus légères et donc plus mobiles.
Aide de la technologie
Tout est informatisé, de la température à la gestion de la luminosité en passant par les ventilateurs et l’alimentation. C’est très pratique, car je peux tout contrôler à distance et en temps réel sur mon smartphone. La technologie est déterminante: les ventilateurs garantissent la fraîcheur et la qualité de l’air, tandis qu’un tapis roulant évacue le fumier.
Mes poules se nourrissent d’un mélange à base de maïs, de blé et de soja, préparé notamment à partir de la production de mon domaine.


L’amour du métier
J’aime beaucoup le métier d’aviculteur, parce qu’il est très technique. Il faut être extrêmement soigneux et précis. Si la ponte se met en route trop vite, les œufs sont trop petits et nous sommes perdants. Ce qui est passionnant, c’est que l’on voit tout de suite le résultat de notre travail. Après un an et demi, les poules partent dans l’alimentation humaine et sont valorisées sous forme de viande.
S’investir pour la filière
Je suis co-président de l’ADAPR, la section romande de la faîtière GalloSuisse. C’est important de s’investir pour la filière de l’œuf. Je pense d’ailleurs que c’est aussi grâce à la promotion que le marché se porte bien. Nous sommes présents avec un poulailler mobile sur des manifestations grand public, pour expliquer comment nous travaillons.
Les gens ont parfois des a-prioris, mais quand on prend le temps de leur expliquer ce que l’on fait, ils changent d’avis.